03 mai 2008

POUR LE DÉPART

De retour de Barcelone depuis 15 jours, il me reste encore 10 jours de vacances à prendre avant le 30 avril. Le dimanche 2 mars, je me lance : je vais aller à Pékin et veux être là le 3 avril. J’ai la chance d’y connaître une amie d'un des trois co-équipiers avec qui j’ai traversé l’Atlantique en 2003. Elle travaille depuis quelques années là-bas. Pour protéger son anonymat et ses droits individuels, je l’appellerai Carmen.
En mai 2006, elle avait aidé, , une grande amie de Laurent, Rosalie T., visitant la Chine avec sa famille, que nous avions mandatée pour recueillir des informations entourant son décès.

Par courriel : Je projette faire un saut à Beijing 1ère semaine d'avril. Je tiens à voir de mes propres yeux là où Laurent est mort. Et poursuivre mon enquête. Seras-tu encore là?

Quelle bonne nouvelle que tu viennes, je suis super contente! Alors on va se voir! Dis-moi exactement quel jour tu vas venir et j'irai te chercher à l'aéroport…tu peux habiter chez moi, pas de problèmes, çà va t'éviter de dépenser beaucoup d'argent.

C’est sécurisant. Je ne serai pas seul à l’autre bout du monde.

Les questionnements de Michèle et même mes propres motivations firent que jusqu’à la confirmation de mon billet d’avion le 20 mars, bien des écueils se sont dressés sur une préparation déjà improvisée ; j’hésitais tout en faisant un pas en avant chaque jour; je voulais rapporter des images, mais lesquelles? Et comment?

L’obtention du visa obligatoire nécessitait, le renouvellement de mon passeport et une adresse de séjour. Facile quand on fait partie d’un tour organisé, la question de l’adresse ne se pose pas ; il suffit de donner le nom de l’agence de voyage.

Mais Carmen n’avait pas signalé son dernier changement d’adresse aux autorités policières, elle ne pouvait donc officiellement m’accueillir. L’aide de ses voisins ne pût non plus se concrétiser. Comme j’avais déjà entrepris des démarches pour réserver les trois derniers jours de mon séjour au Beijing Friendship Hotel, là où Laurent avait séjourné pendant le World Mun, je fis ajouter une nuit le jour de mon arrivée. J’obtins un visa de trente jours qui me coûta plus cher que prévu, à cause du court délai auquel j’étais astreint. Et le reste du temps, après le travail, était consacré à préparer les dossiers que j’apportais avec moi ; je voulais avoir sous la main toute l’information déjà accumulée et la partager avec Carmen qui m’avait antérieurement fait part d’intuitions sur ce qui avait pu se produire ou de nouvelles qui avaient pu lui être rapportées. J’apporterais aussi le laptop de Laurent, deux cannettes de sirop d’érable, mon équipement vidéo mis en ordre, l’appareil-photo, des vêtements hiver-printemps recommandés, tant et si bien que c’était la première fois de ma vie que je partais en voyage avec un bagage aussi lourd.

Le dimanche 30 mars, à 9 h 45, j’étais en route via Washingdon D.C. Aprèes avoir frôlé le pôle nord, le 744 de la United Airlines se posa à Beijing comme prévu à 13 h 55, le 31 mars ; à la maison, il était 1 h 55 ; ce déplacement aura duré 17 h et 10 minutes. J'étais loin d'être couché.