05 janvier 2007

UN LIVRE UTILE 64

Le lundi 9 mai 2005
Yumiko est parti ce matin. Elle a laissé derrière elle une carte qu’elle a faite ainsi que quelques larmes sur la page précédente. J’imagine qu’elle a dû les pleurer en lisant ce que j'avais écrit..
Ce fut à mon tour de pleurer ce matin. Lorsqu'elle m’a embrassé pour la dernière fois et qu’elle s’est retournée. Mon autobus avançait de l’autre côté de la rue. La regardant partir, marcher au loin, je me suis mis à pleurer. Ben m’a vu. Il a eu quelques paroles réconfortantes, mais pas plus, quand il a constaté que je n’en avais pas besoin.
Je viens de terminer de lire la carte qu’elle a laissée ce matin sur cette page de cahier. On y trouve deux photos d’elle ainsi que les paroles de « I’ve got a feeling. » des Beatles. Elle y écrit quelques lignes qui résument plutôt bien où nous en sommes rendus dans notre relation. Elle est exceptionnelle!
Cela fait à peine deux heures qu’elle est partie et elle me manque déjà. J’attends son appel quand elle rentrera à DC. Ce sera vers les onze heures.
Samedi, nous avons passé la journée ensemble. Nous avons exploré le quartier touristique de Ottawa. Une bière sur une terrasse, nous avons discuté de tout et de rien, savourant un des rares moments où ni le temps, ni les circonstances nous pressaient.
Sans doute, un des plus beaux moments passés ensemble, fut les lectures à haute voix, que nous avons faites sur la pelouse du Parlement et dans une cour intérieure plutôt charmante. Nous lisions un recueil de textes de Romain Gary : Les Oiseaux Vont Mourir au Pérou. Quel plaisir que de se faire faire la lecture par celle que l’on aime. Je dirais même qu’il est regrettable que ni elle, ni moi, n’ayons eu l’idée plus tôt. Un vrai délice que de l’entendre me faire la lecture.
Je m’apprête à appeler A.P. (Sans doute un futur diplomate à l’UE ou à la BM). Il part pour DC vendredi. Je veux lui envoyer une enveloppe avec l’argent nécessaire pour commander un bouquet de roses pour Yumiko. Je sais que c’est compliqué et sans doute risqué, mais çà vaut le coup.

J’écris en ce moment dans le noir. La seule lumière qui éclaire ma page provient de mon écran d’ordinateur.
Ben et moi venons d’annoncer à la proprio de l’appartement que nous allons partir à la fin du mois. Nous sommes plutôt inquiets en ce moment. Il est possible qu’elle utilise le bail que nous avons signé avec elle pour nous poursuivre en justice. Nous attendons que le temps passe , de voir ce qui nous arrivera.
Autre moment choc de ma journée : un entretien avec le sénateur Joyal. Il a bouleversé ma conception de la politique, du rôle que joue le Sénat au sein du processus politique canadien ainsi que ma perception de cet emploi que j’entreprenais à reculons depuis une semaine maintenant.
Vu que mes patrons m’avaient demandé de le remercier lundi à la fin de son exposé, au nom du programme des guides parlementaires. Ce que j’ai fait. À peine avais-je terminé ma phrase, qu’il me demande ce que je faisais dans la vie ? Je lui ai répondu fièrement, je l’avoue, que j’étudiais à l’université McGill, à Montréal, en Relations internationales et que je m’apprêtais à faire un échange à Science Po, à Paris, dès octobre, prochain car il avait mentionné lors de sa présentation, qu’il avait un appartement à Paris, où il demeurait deux mois par année.
C’est ainsi qu’une connexion s’est approfondie entre lui et moi. Il a insisté à poursuivre dans sa discussion. À ma grande surprise, il s’est mis à parler de
« Belief System »( ?), comparé aux Etats-Unis et le Canada. Il travaille présentement sur un bouquin de … avec des chercheurs canadiens et américains.

Cette rencontre a donné un sens à ce que je fais en ce moment et à ce que je ferai au Parlement cet été. Heureusement !!! Je ne crois pas que j’aurais été capable de poursuivre.
Lo