14 janvier 2007

UN LIVRE UTILE 68

Le 3 juin 2005.
« Mais aujourd’hui les tribunaux m’inspirent de la méfiance. De la méfiance, et aussi de la lassitude. Vous cherchiez à déterminer s’il existe ce que vous appeliez un jour en ma présence l’inconscient collectif de l’humanité, une formule dont vous êtes l’inventeur, il me semble. De toute évidence, Hen Doktar Âne Baté, la réponse est oui, car j’en suis la preuve vivante. J’ai assisté à tous les revers de fortune subis par l’humanité et, comme j’ai essayé de vous faire comprendre, le fardeau de l’inconscient collectif a été pour moi doublement insupportable, puisque tous ces temps où j’ai vécus, la race humaine a ignoré avec constance la gravité de ses propres mises en garde, l’intégrité de sa propre édification et la beauté de sa propre valeur. » page 300

Ce sont les mots du personnage principal d’un roman de Timothy Findley : Pilgrim. Je crois qu’elle saisit bien le caractère cynique des reproches de ce personnage qui prétend avoir vécu pendant des centenaires. Malgré des troubles mentaux apparents, son docteur C.G . Jung finit par reconnaître la nature critique du patient, ce qui bouleversera, en fin de compte, sa carrière.

C’est sans doute, peut-être, un des meilleurs romans que j’aie lu à ce jour. Bien que j’en aie lu que très peu, je suis capable de reconnaître la beauté de l’écriture et le (?) de son auteur. Maintenant, je dois échapper à l’emprise de ce livre et me livrer à des activités un peu plus clémentes pour l’esprit : Nietzche, la Généalogie de la Morale.
Lo

http://perso.orange.fr/mondalire/pilgrim.htm