06 mai 2012

MONTAGE 32

La crise sociale dure depuis février.
Déclenchée par les étudiants contre la hausse des frais de scolarité.
Nous sommes le dimanche 6 mai 2012.
La semaine qui se termine a été ponctuée de rebondissements.
Les manifestations étudiantes se sont poursuivies sans relâche.
La plupart pacifique, festive même.
Certaines violentes.
Évidemment ce sont les gaz, les matraques, les balles de caoutchouc,
les pierres, les arrestations, les blessés qui font la manchette;
Les Black Blocs jouent avec le feu
et font le jeu du gouvernement.
Le 1er mai, un ami, poète et étudiant, Gabriel Duchesneau, a subi une fracture du crâne;
il va s'en sortir.
Émeute à Victoriaville, le vendredi 4;
le parti Libéral y tient son Conseil général.
Le gouvernement ouvre des négociations.
Deux étudiants sont dans un état grave; l'un deux a perdu un oeil.

Samedi, une entente.  Sortie de crise en vue pour les étudiants.
Mais, çà ne s'arrêtera pas là.

C'est la première fois de mes 65 ans,
que la désobéissance civile s'exerce
avec autant d'intensité et sur une si longue période
au Québec.
Le temps d'un changement est venu;
les étudiants jettent les fondations
d'un nouveau projet de société.
Plus démocratique et ouvert sur le monde.
Tôt ou tard, un tel combat laisse des traces.

***
Pour marquer ce temps historique, 
le tournage, effectué généreusement par des amis
aux funérailles de Laurent, me donne, une fois de plus,
le loisir d'extraire quelques extraits et de les assembler.
C'est un acte libérateur.
Il témoigne de valeurs qui n'ont rien à voir 
avec la nostalgie ou le romantisme révolutionnaire.