21 juin 2009

MONTAGE 17

Leila Bennis est marocaine. Il pleuvait dans la cour intérieure de Sciences Po. Nous avons dû pour faire l’entrevue, dans le temps dont elle dispose, nous installer dans la cafétéria. Nous sommes l’un à côté de l’autre dans le même axe. À l’arrière-plan, une grande fenêtre donne sur un terre-plein surélevé où passent et s’arrêtent des corps de jeunes femmes ou de jeunes hommes vus que de la taille aux pieds; dans le coin droit, l’escalier; l’image a de la classe. Plusieurs personnes par petits groupes se sont réfugiées à l’intérieur et discutent, rient, bougent, déplacent leur chaise. Comment les faire taire? Impossible. Le son est épouvantable.

J’arrive à sélectionner un seul plan de trois minutes dans une heure de matériel. Inutilisable. On perd des mots. J’ai hésité longtemps avant de le conserver. Sait-on jamais? Elle parle du Destin de Laurent et de l’effet que ce Destin a eu sur sa façon d’envisager dorénavant sa vie. Peut-être arriverais-je à n’utiliser éventuellement que la mise en scène, sans le discours.