06 avril 2007

E-MAILS 5


Mardi le 8 novembre 2005

To: Carmen Polad

Bonjour Carmen,
Ça fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de savoir que tu vas bien. Ici, la vie est bonne. Malgré ce que les journalistes du monde entier peuvent prétendre, je (habitant de Paris) ne ressens aucunement les effets des troubles dans les banlieux...
J'ai la chance d’habiter dans un des beaux quartiers de Paris. En plus, mon école se trouve dans un des plus chics de la ville et j'ai rarement à faire dans les banlieux. Je peux vous dire que je n’ai aucunement l’impression que les bourgeois du 6e ont aucunement d’l'air d’avoir peur de ce qui se passe. Le calme règne partout où je vais...

Content de savoir qu’Albanie va peut-être venir cet hiver.

Mes sentiments distingués

Laurent Dupuis


To : Tout le monde

Bonjour à tous,
Je vous écrivais, il y a quelques jours de cela, que j’étais emballé par l’histoire de cette ville, plus particulièrement, les années de la révolution. Beaucoup d’entre vous m’ont écrit pour avoir des détails sur ce qui se passait à Paris. Je dois vous avouer que ce sont davantages vos questions et commentaires qui m’ont fait réfléchir sur le sujet des émeutes que ce qui se passe concrètement dans les banlieux des grandes métropoles françaises. En effet, je ne ressens aucunement les effets des troubles. Les parisiens, dans les quartiers aisés du moins, habitent dans un isolement complet de la pauvreté. C’est réellement une question de périphérie. Les couvre-feux ne les touchent pas, les feux de voitures non plus, même le bruit de la casse ne les affectent pas. Toutefois, ceci ne les empêche d’en discuter abondamment.

Il n’y a aucun doute que ces émeutes sont des manifestations d’un syndrome de politiques gouvernementales (immigration, politique économique, élitisme éducationnel au niveau supérieur, etc) et dans une moindre mesure, culturel. La liste des politiques qui sont présentement en première ligne(qui ou qu’est-ce qui a bien pu causer celà ?) en ce moment est longue, peut-être aussi longue que la liste des incidents dans les banlieux.

Sans paraître trouillard, j’ai la chance d’habiter dans un des beaux quartier de Paris. En plus, mon école se trouve dans un des quartier les plus chics de la ville et j'ai rarement à faire dans les banlieux. Le calme règne partout où je vais. Comme bon nombre de gens qui habitent Paris, je vis ces moments, avec éloignement ( comme si ça se passait dans un autre pays) ; je regarde les nouvelles le soir, je regarde les nombreux talk-shows intellectuels sur les chaînes publics de France et je lis les éditoriaux des journalistes libéraux du Financial Times, de l’autre coté de la Manche, qui semblent prendre un plaisir démesuré à critiquer le modèle « socialiste » français qu’ils place comme premier responsable de cette instabilité.

PS: Yumiko, ma copine (Tchum = copin = un petit ami, blonde = copine = petite amie), est avec moi à Paris pour l’année. Nous avons eu la chance d’être acceptés tous les deux à la même école.

Laurent