12 juillet 2009

EN MONTAGE 19

Retour du travail sur la 202. Demain vendredi, congé.
Picotement du bout du nez. Les larmes ne sont pas loin. Encore. Je vais passer au cimetière faire le tour de la tombe que Michèle entretient méticuleusement.
Rien à lui dire. En colère seulement. Contre lui. Ça m'arrive sans savoir comment, pourquoi.
À la radio: des étudiants iraniens de nouveau dans la rue; du courage au péril de leur vie. Au G8, Sarkozy cherche à attirer les feux de la rampe de son côté, imagine une attaque israélienne sur Téhéran: " Ce serait une catastrophe...". Comme si on avait besoin de vous pour le savoir, dramaturge de foire médiatique.
Sur Facebook, anniversaire de Jan-Christoph Hauswald, demain 10 juillet. Bizarre de hasard; c'est son interview que je saucissonne demain. Dernier étudiant à avoir vu Laurent vivant. Il l'a laissé à la clinique SOS International vers huit heures du matin, à la demande du médecin traitant, allemande comme lui. Après y avoir passé la nuit. S'est endormi dans le taxi qui le ramenait à l'hôtel pour apprendre que Laurent venait de s'enfuir... Sans un sous en poche.

La sélection sur cette cette heure de matériel s'est étalée sur trois jours.
Jan-Cristof débite sa pensée avec précipitation. Pour tout dire. Ne rien oublier. En anglais. Cherche ses mots. Fort accent germanique. Intensité continue. Gestuelle rythmée par le martellement de ses mains.
Une seul type de ponctuation: un long ouf prolongé pour reprendre son souffle et repartir aussitôt. 21 extraits d'une durée entre 27 secondes et 9 minutes. Le décantage devra se poursuivre autrement.
Ouf...à mon tour.