Mon cousin Laurent
Crise du verglas, janvier 1998. Tu as 14 ans. Fatigué et épuisé de pomper l’eau qui s’était infiltrée dans la cave à Hemmingford, tu viens trouver refuge à Montréal pour t’éloigner du froid, de la noirceur, de l’éclairage aux chandelles et des nuits trop courtes. Tu rêvais d’un bon « bain chaud », de « vêtements propres » et de « civilisation ». Nous avons parcouru ensemble les grandes rues. St-Denis le soir avait illuminé tes yeux et ton sourire. Ce beau sourire innocent d’adolescent sur le point de devenir cet homme accompli. Tu aimais la musique et j’ai pu partager avec toi le bonheur d’un hommage à Nirvana au Medley. Tu avais bien fait rire mon copain avec ta casquette des Nordiques de Québec. Ce soir là, nous étions loin de nous douter de la douleur que l’on ressentirait. Ensemble, nous avons appris la mort de grand-papa Médée, et soutenu nos parents dans cette épreuve difficile. François vient tout juste de me rappeller les 20$ glissés dans nos mains par notre grand-père, et ce, à chaque visite. C’était sans doute sa façon à lui de nous dire qu’il nous aimait.
Au fil des ans, nous avons fêté la St-Jean-Baptiste en travaillant à l’Hôtel de ville et au Parc Maisonneuve. Quel Travail d’équipe !!! Diane me rappellait l’autre soir la fois ou tu avais voulu aller saluer « Monsieur Vigneault ». Politesse. Elle n’existe presque plus de nos jours et tu as su la manifester et la communiquer partout où tu passais, comme un virus. Un Bon virus.
Ton départ soudain nous attriste, certes, en nous laissant plein de beaux souvenirs. Mais ce départ nous donne aussi une leçon de vie : celle de faire nous même notre chemin de vie. À ce niveau, tu auras réussi sur toute la ligne. Merci Laurent!
Je te salue et t’embrasse.
Marianne
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