28 septembre 2008

SINOFILE SUITE

Vendredi matin. Le restaurant que j’ai repéré le premier jour, tout juste à droite du stationnement face à l’entrée du bloc, est en fait un salon de thé. Ce ne doit pas être là que Laurent a pris son dernier déjeuner. Je marche et découvre le Jardin Central qui fait face au Beijing Palace, séparé par un grand stationnement d’où arrivent et partent les bus touristiques. Des poiriers, cerisiers et pommiers en fleurs me donnent l’occasion de réaliser que j’aurai la chance de vivre deux printemps cette année. Un large et grand escalier mène à un hall déjà rempli de congressistes. Derrière les portes entrouvertes, je jette un coup d’œil : une immense cafétéria avec au plafond un non moins immense candélabre de verres tentaculaires rouge, jaune et orangée. C’est de là que Laurent est parti chercher des bouteilles d’eau à ses amis pour l’excursion à la Grande Muraille qu’il a organisée la veille avec Jan-Christophe; mais, il ne revient pas se présenter au départ; on l’attend plus d’une heure…Quand on le retrouve en fin de journée, il est dans un tel état de fatigue qu’il accepte d’être conduit à la clinique SOS International.
Mais qu’a-t-il fait ce jour-là? Il se serait baladé en taxi. Durant plus de cinq heures!!!
Que lui est-il advenu pendant cette subite disparition? Je résiste à renoncer d’éclaircir ce mystère. Ses amis autours n’y ont pas réussi.
Il aura emporté ce secret dans la tombe.
J’avale une bouchée et fais provisions de fruits pour la journée avant de regagner l’appartement.
À 9h00, je téléphone à Sinofile et fait part à Wang Xudong de mon insatisfaction sur la quantité d’articles identiques qu’il m’a refilés et lui demande le remboursement de la moitié de la somme. Il s’excuse poliment et veut en discuter avec son patron. Quelques heures plus tard, il me rappelle en m’expliquant que j’ai effectivement raison, qu’il n’avait pas eu le temps de vérifier le travail donné à un sous-contractant et accepte de rembourser le quart de la somme : une centaine de dollars.
Ais-je le choix, je pars dimanche? Un chèque me parvient à la fin de la journée. Les banques sont fermées. Pourrais-je l’échanger demain; à l’hôtel, pas question. Autre téléphone. Monsieur Wang m’affirme que oui. Dans les faits, ce sera non. Je fais des pieds et des mains dans une succursale de la Banque de Chine. Les comptoirs des banques commerciales sont fermés les fins de semaine.
J’en serai quitte pour l’encadrer de retour à la maison.