21 décembre 2008

EN MONTAGE 2

C’est le 3e Noël que je devrai passer sans une présence manifeste de Laurent.
Il n’y a pas de lettre, ni de carte postale à attendre. Pas de téléphone, pas de courriel.
Le 24, avant de nous rendre réveillonner chez des amis, j’irai avec Michèle allumer une lanterne sur sa tombe; je lui redirai une fois de plus à quel point il me manque.

Aujourd’hui, sans le revoir dans son ensemble, j’ai terminé un 1er assemblage de l’hommage qui lui a été rendu à l’église d’Hemmingford. Même s’il me reste du temps libre, je ne me sens pas en mesure de toucher au matériel du cimetière.

Il pleuvait. Le ciel s’en était mêlé. Derniers adieux de sa famille et de ses collègues de l’université McGill. La famille est partie en premier. Sont restés autour de Yumiko tous ces jeunes de nationalité et de couleur différentes, à se recueillir selon leurs traditions. Certains jettent des fleurs, d’autres de la terre; il y a celles qui prient; ceux qui n’osent s’approcher de la fosse. Plusieurs plans sont remarquables : cinq étudiants vêtus de noir à l’écart comme une haie d'honneur; des grains de terre qui restent collés au creux de la main ou que l’on essuie sur son pantalon; une larme au bout du nez.
Comment travailler dans l’intimité du chagrin et de la déchirure?

Cette sélection sera pour la prochaine fois.