19 octobre 2008

FINALE

En soirée, j’emmène dîner Xiao et Alyssia, deux jeunes étudiantes qui avaient fait connaissance avec Laurent à l’occasion du MUN. À ma demande, elles ont choisi le restaurant. C’était l’un des préférés de Mao qui y aurait mangé avec Nixon, en 1972. Malheureusement, des deux premiers plats, spécialités de la maison que nous choisissons, il n'en reste pas au menu. Ce que l’on choisit est quand même convenable et abordable. Les étudiantes savent que nous devons passer à mon appartement après le repas; je veux faire une entrevue et leur montrer les photos du MUN qui sont dans l’ordinateur de Lo. Mais, chaque fois que je viens pour leur adresser la parole, je me mets à tousser. Je suis très fatigué et de plus en plus. Je ne m’endors pas, mais je sens bien qu’il me reste très peu d’énergie. Plus le repas avance et plus il m’est difficile de poser des questions, de faire la conversation. Je peux à peine parler. Elles m’entretiennent abondamment de leurs études, de leurs parents, de leurs amis; Alyssia a une amie qui étudie le cinéma. Elles n’ont pas l’air de se douter le moins du monde comment je me sens las.
Nous ne nous attarderons pas au restaurant. À la descente du taxi, au bas de mon appartement, je sens qu’elles sont disposées à monter. Je suis au bout de mon rouleau; je ne vois pas comment j’arriverais à monter au quatrième, installer le trépied, la caméra, le micro et poursuivre cette conversation. Je renonce à mon intention de ramener d’elles des images et de partager celles de Laurent. Je suis exténué. Je leur explique avec le filet de voix qu’il me reste ma déception de devoir les quitter ainsi. Elles semblent déçues; il est à peine 21h00. Je suis au bout de mon rouleau; je suis allé au bout de mes ressources. Nous devrons en rester à ces dernières embrassades.
Au réveil, je suis complètement aphone et dois rentrer ainsi au pays.