13 octobre 2008

LE BASTION MERVEILLEUX DE SYLVIE

On est samedi. Je pars demain.
Pendant la préparation de ce voyage, j’ai pris contact avec deux étudiantes chinoises qui étaient sur le même comité que Laurent (DISEC). Yue Xiao, par sa carte d’affaire. Par hasard, j'ai repéré Sylvie Luk sur Google. Je tentais de retracer le site officiel du World MUN 2006. Hélas, autant du côté de l’Université de Péking que de celui Harvard, le site officiel a été aboli, détruisant ainsi données, forum, opinions, enjeux. Étonnant tout de même de supprimer l’histoire de la première simulation onusienne à se tenir en Asie!!!
Ce n'est pas tout. Malgré plusieurs demandes auprès du président du Comité, Aneesh Venkat, pour obtenir la résolution finale à laquelle Laurent avait contribué, malgré les promesses répétées de ce président, le résultat ne m'a encore pas été acheminé.
C’est pendant cette recherche que je suis tombé sur le blogue de Sylvie Luk: Le Bastion merveilleux de Sylvie, http://kcreed.spaces.live.com/
Toujours actif, elle l'a créé en octobre 2005.
Au 28 mars 2006, je retrace ce texte dans ses archives.

I know nothing but I am learning
To Address A thing or Two in My First Havard MUN
2nd day in Havard MUN.
Dying, confused, dull, painstaking, shocking.
A mixed feeling game.

Having never thought of a culture shock to appear on me,
but now I come up with one.
Never think of everything too ideally,
never treat everything too ideally.
Don't think of an excuse for yourself to cover up your done mistakes,
don't think it is nature you're weaker than others cuz you're young.
If you are, so are they.

The "I know nothing but I am learning" attitude really deserves recommending.
But I have got to change.
Bitter change.

realizing that all the years gone were actuall spoiled is bitter.
Bitter still to carry out certain adjustment that you may never know if they'll be right or wrong unless for another 20 years.
Quite challenging and tough.
But I have to do it.
Just for another unknow maybe brilliant years to come.

3rd day in Havard MUN.
Continue to feel dying,desperate,but less confusion.
They're trying to address something that I've never heard before,
and I decied that I'm not gonna say anything in front of the crowd.
For today, and the following days.
Just try to bear the uncomforts in this committee.
Quit the 4th session in the afternoon.

4th day in Havard MUN.
I start to feel much relaxed,
cuz I know I'm not the worst and I do learn.
There's so much to learn which is obvious,
however in the mean time,
I feel that I've got little reason to be humble as I did in the previous days.
Being put in a world which is full of English or whatever non-native languages,
I will manage to speak it fluently so as to fully express myself.
And I have done whatever I can to the best I can offer,
expect for my impolite absence yesterday.

Final day in Havard MUN.
The 2nd resolution which is drafted by the Latin America and Afican group is passed.
I didn't know if it is just kind of a matter of form or,
delegates finnally reached a world-wide agreement upon disarmament.
Comparing to other commitees,
DISEC seems to be a bit pale.
People kept expressing their own opinions without listening to others in a sense.
But, Adriana, the Venezuela girl remained enthusiastic all through the time.
I adored and appriciated such kind or girl who's gonna embrace the whole world rather than embrace herself.
Try harder to be a girl like this in the following 2 years.
I will try.
Yes, I will, definitely.

Now I'm gonna talk about something exactly to the point to address a summary for this torturing week in Havard MUN.
今晚终于结束了整个MUN,至少,形式上是的.
Lovely Night Club真的很棒,很正规而且很有规模,只是花了我96RMB...有点为广大吃不上饭的中国贫苦人民呐喊的感觉---没想到参加个学术性的活动也要被外国人剥削...由于Adia和我还有两位男士都觉得"忒"没有意思,所以我们四个就只好回来了...有点灰溜溜的老处女找不到人投靠的感觉...
Anyway, it finally marks the end of a unforgettable international competition. Since I have so much to deliver, that I hardly don't know where to start with. So I now decide to talk about them bit by bit, ppl by ppl.
On est samedi. Je pars demain.

L’Adriana dont elle parle était dans l’équipe de Laurent.
Je communique donc sans gêne avec Sylvie par courriel. Elle m’avoue ne pas avoir connu Laurent mais m’invite à la rencontrer quand je serai à Beijing. Nous nous retrouvons donc ce 14 avril au Palais d’été.
Je suis là vers 13h30. Nous nous sommes donnés rendez-vous à la Porte de l’Est. Seul, blanc, grand et âgée, elle me repère facilement. Elle a un cadeau pour moi. Je ne l’ouvrirai que plus tard; j’ai lu dans un guide touristique que c’était la coutume en Chine de procéder ainsi.
Passer tout l’après-midi dans ce jardin enchanteur, classée en 1998, Patrimoine mondial par l’UNESCO, aux côtés d’une universitaire m'offre le plus beau moment de ce voyage. Sur plusieurs des sujets abordés, j’ai le sentiment que Laurent m’aurait tenu un discours similaire.
Elle étudie en relations internationales, mais voudrait gagner sa vie avec la photographie. Ses parents préféreraient qu’elle soit en administration. Nous échangeons sur le contexte mondial, sur l’environnement. Elle maintient que son gouvernement considère prioritaire de contrer la pollution.
Son anglais est meilleur que le mien.
Elle rigole franchement de moi, quand voulant faire état de mes connaissances historiques sur "la contradiction principale et l’aspect principal de la contradiction" et croyant citer Mao, je me fais vertement corrigé; il s’agirait plutôt de Marx.
Une seule question l'a un peu agacé.
-Croyez-vous que le gouvernement Chinois veut encore ériger une société sans classe?
-Ça ne m’intéresse pas de parler de ça.
Inutile de poursuivre.
Elle s’inquiète pourtant de l’individualisme croissant et de l’importance accordée au statut social. Tout le monde envie celui qui affiche le plus de possession; ce que l’on a, a préséance sur ce que l’on est et sur ce que l’on pense. Ici, comme ailleurs règne désormais la consommation. L’argent apparaît maintenant comme la valeur la plus importante. Elle se préoccupe aussi de la vitesse à laquelle les changements s’opèrent même si c'est avec une certaine fierté
qu’elle voit son pays rivaliser avec l’Amérique en urbanisme, architecture et économie.
J’ai l’impression que sa plus profonde appréhension concerne les effets de la mondialisation sur l’identité culturelle chinoise. Leur mode de vie est affecté. Surtout en ville, il est vrai. C’est saisissant de voir venir vers soi des centaines de personnes toutes vêtues différemment , au goût du jour, comme sur la rue Sainte-Catherine ou sur les Champs Élysées; il y a 20 ans, elles auraient toutes été habillées pareil. Je m'étonne de la franchise, de la spontanéité et de la liberté avec laquelle elle s'exprime.
Après avoir déambulé dans les galeries et temples centenaires, gravi les collines érigées avec la terre des lacs creusés, longé des allées bordées de cerisiers en fleurs, enjambé un bras d’eau par le pont aux 17 arches avec ses balustrades sculptées de petits lions en pierre à tous les 10 pas, contemplé les cerfs-volants dirigés par des personnes âgées en fauteuil roulant, surveillé l’accostage des gondoles du lac Kunming, il faut rentrer. Déjà 17 h 00 heures. Sylvie me ramène à un grand boulevard où il me sera plus facile de prendre un taxi; en s'y rendant, elle me montre la grande École des cadres du Parti.
Dans ma chambre, je déballe le cadeau : deux livrets de papiers découpés folkloriques.