09 août 2009

LE MARIAGE DE MA NIÈCE

















































L'Assomption. 8 août 2009.
Vieux palais de justice.
Le gâteau au chocolat a été servi. Les tables viennent d’être rangées autour de la salle bicentenaire.
Musique. Les nouveaux mariés ouvrent la danse. Un slow. Applaudissements. Leur bonheur est tangible. Des couples de tout âge gagnent la piste à leur tour.
En bordure, Javier, 7 ans, regarde ébahi. Cheveux rasés très courts, obsession d’un père qui tient absolument à ce que son fils lui ressemble. Chemise blanche. Première cravate, jaune tachetée de points verts pâles, appareillées au ceinturon de sa petite cousine, en blanc elle aussi. À la cérémonie, ils ouvraient la marche jusqu’à la pergola du jardin, près de l’étang; lui portant la boîte rouge des alliances; elle, dispersant de petites fleurs blanches perlées.
Le DJ lance un hip-hop : il est installé à côté d’un grand piano à queue. Dessus, les cadeaux et trois photos encadrés. Javier s’assoit sur le banc. Il frôle doucement de sa main la photo de droite : une caresse à son arrière-grand-mère maternelle, décédée en octobre 2007.
Il se lève , ne s'arrête pas à celle du centre : un inconnu pour lui, le père du marié.
Celle de Laurent, il la regarde, la touche longuement; puis, il saisit le cadre à deux mains, le montre à sa grande-tante près de lui, repère sa mère, traverse la piste et va lui tendre.
Elle lui sourit pour étouffer son émotion; c’est ma fille.

Longue vie au bonheur de Marianne et Gaétan.
Grande émotion que la reconnaissance de leur union.
qui rend le mariage de ma nièce inoubliable à mes yeux.
Merci Marianne. Merci Gaétan de les avoir amener avec vous.

Les rituels sont faits pour durer et être réinventés.








08 août 2009

EN MONTAGE 21

Le 1239 Sainte-Élizabeth. Déménagement de l’appartement de Lo, à Montréal.
Sur place, Fabien et Damien, ses colocs, sont encore là et doivent quitter le 1er juillet.Sébastien est déjà parti.
Gabrielle, ma fille, m’accompagne. C’était avant de partir pour Paris.
Définition d’un plan : Une image animée qui a un début et une fin.
Un plan qu’il me faudra conserver coûte que coûte. Je dis çà, mais on ne sait jamais, ce qu’une structure peut nous imposer. M’en fout. La structure sera la mienne. J’aime beaucoup ce gros plan de Fabien, avec le trottoir qui conduit au boulevard René-Lévesque, dans l’aire de gauche; il décrit très simplement l’accident à Beijing : il a été frappé par un autobus à deux étages. Il n’en sait pas plus. Suivi d'un long silence incommodant. J’ai perdu mon père à neuf ans. Balade en vélo. Crise cardiaque. Ploc. C’est fini. J’ai énormément souffert.
Pan à gauche : un des pieds sculpté de la table de cuisine, enfourné dans le camion de déménagement.
Cut.

Nouvelle coïncidence. Je redécouvre ce matériel et je viens d’apprendre le décès du conjoint d’une amie monteuse, dans des circonstances similaires.

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Autre bobine. Daniel-Jean Primeau, mon ami sculpteur, explique à Gabrielle sa démarche. C’est à lui que j’ai confié la réalisation du monument commémoratif qui marquera le lieu où Laurent gît à jamais.
Transparence. Couloir. Réseau.
Sélection de d’autres images de la fabrication de la pierre tombale.
Chez Ducharme, sur Covey-Hill, où un ouvrier perfore minutieusement, à l’aide d’un foret et de part en part, le bloc de granit en provenance de Chine.
Une première mondiale.
Chez Monuments Brunet, à Ormstown, Daniel-Jean découpe à l’exacto son dessin dans un pochoir adhésif appliqué sur la pierre; les espaces vides seront gravés au jet de sable. Adèle, la propriétaire, s’occupera des lettres et des chiffres.

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Du hangar de Dorval où il vient d’arriver de Chine, le cercueil est transporté à la maison des pompes funèbres. 6 plans dans la nuit montréalaise de début de printemps pluvieux.

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À sélectionner, il ne reste que les images de Chine.

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Bonnes fins de vacances.
De retour après la pause.