18 juillet 2010

SAUT D'UN MOIS

J’ai sauté un mois. Juin 2010. Sans te commémorer par écrit.
Proximité du regret et de la culpabilité.
Oubli? Sûrement pas.
Laurent, tu es là chaque jour.
Fantôme plus que jamais.
Ombre transparente, si cela se peut.
Sans horreur.

Au travail, ta photo encadrée de verdure me dit bonjour et le mot de passe qui ouvre ma messagerie t’es dédié.
Dans les souvenirs que font jaillir mes collègues féminines racontant leurs enfants ou leurs parents qui ont mon âge, à l’heure du lunch. Parfois, j’arrive à glisser un mot sur toi.
J’en tais plus qu’il en émerge à ma mémoire.

À la maison, il y a de toi partout.

Moins à l’extérieur.
La forêt gagne du terrain.
L’entrée est encore en gravier. Quand j’y marche, il m’arrive de ré-entendre ton vélo de montagne dévaler la pente et effectuer un saut dans le jardin.
Le ballon de basketball aussi. Bruit de l’air emprisonné au contact du sol. Rebondir et rebondir sur le gazon avant de frapper le rebord du panier orange fixé au garage.

Je trimballe le chapeau de paille, ton cadeau du Mexique. Seul sens qui reste au beau temps. Je te survis davantage, enfermé entre les quatre murs de la maison où il y a de toi partout. Quoique je fasse ou ne fasse pas.