16 mars 2009

EN MONTAGE 10

Dans la cour intérieure de Sciences Po, Ali Idrissi El Quitoumi, étudiant marocain, parle de sa participation à la cérémonie en hommage à Laurent, au retour de Chine:
''Moi je voulais m'exprimer mais on demandait à chacun de préparer un texte..Moi je voulais pas préparer...j'étais pas là pour dire un beau texte, pour faire de la prose...
J'étais là pour dire ce que je pensais. Je savais pas du tout ce que j'allais dire. Et je me suis dit: c'est bien je vais y aller et je vais dire ce qui me vient parce que je suis sûr que çà c'est authentique et puis j'ai pas envie de préparer un texte même si c'est la première fois que je suis dans cette situation, mais j'ai pas envie de le préparer ce texte et puis je suis arrivé et la première chose qui m'est venue c'est:
JE NE VOUS DIRAI PAS QUE LAURENT ÉTAIT MON MEILLEUR AMI,
MAIS JE VAIS VOUS DIRE POURQUOI JE PENSE QU'IL AURAIT PU LE DEVENIR...
AVEC LE TEMPS."
Et Ali y va de sa démonstration.

Vais-je conserver cet extrait? J'aimerais bien. Mais je n'en sais rien.
Tout est en DEVENIR.

06 mars 2009

EN MONTAGE 9

Ma régularité fait défaut. En fait, c'est surtout mon ordinateur.
À la suite d'une simple mise à jour, il a refusé de redémarrer; j'en ai été privé deux vendredis consécutifs. L'ayant récupéré, il m'a fallu passer une partie de la fin de semaine dernière à reconfigurer mon accès internet; dimanche, j'ai enfin pu me concentrer sur une sélection de prises de la bobine #4.
Celle-ci couvre trois sujets: la visite de l'appartement de Laurent à Paris avec Yumiko, un entretien avec le docteur Didier Destal, psychiâtre, et un autre avec l'initiatrice du voyage en Chine, Sarah Guejd, dans la cour intérieur de Sciences Po.
Je devais être rouillé; seul les deux premiers sujets ont pu être abordés. En fin d'après-midi dimanche, j'étais épuisé. Ce n'est pas grave; je finirais un des soirs de la semaine. Mais, au retour du travail, il ne me reste, à ce temps-ci de l'année, pas suffisamment d'énergie.

Dans l'appartement, qui vient d'être repeint, Yumiko et moi, retrouvons quelques effets de Laurent abandonnés dont les rideaux, des revues et la collection de bouchons de liège. Yumiko y greffent des anecdotes dont elles se rappellent avec beaucoup de plaisirs.

Le docteur Destal a eu la charge de la cellule de crise, mise à la disposition des étudiants par Sciences Po à leur retour de Chine . Je tenais à me faire une idée plus précise du plausible diagnostic qui semblait avoir échappé à la clinique médicale SOS Internationale où Laurent s'était rendu avec eux avant de s'en échapper. Sur la base des informations recueillies auprès des étudiants qu'il a soutenus dans leur deuil, avec précaution, il m'explique ce qui a pu se passer et qui aurait pu être fait.

Hélas, c'est souvent le propre de la jeunesse de ne pas être prise au sérieux quand un drame est à vue.