EN MONTAGE 8
Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas.
Je termine la sélection d'extraits pour l'entrevue que j'ai faite avec Laura Stielke, une autre étudiante; elle est allemande et s'exprime dans un français fluide que je n'ai pas souci d'interrompre.
Nous avions commencé l'enregistrement devant la fontaine de Médicis, au jardin du Luxembourg; un gendarme nous a interrompu; nous n'avions pas d'autorisation. Nous devrions aller à la préfecture du Sénat nous en procurer une si voulions poursuivre. Il allait revenir dans "cinq minutes" et se disait prêt à dresser un procès- verbal si nous étions encore là. Laura n'avait qu'une heure de disponible.
Avec précipitation, il fallait chercher et trouver un autre endroit. Ce fut fait, mais je serais bien en peine aujourd'hui de le retracer. Ce très petit parc encastré dans un triangle de ruelles et d'une école primaire allait me fournir l'ambiance d'un échange fort émouvant dont je viens de tirer neuf plans. Ce sont les plus longs jusqu'à maintenant. Les quatre premiers retracent consciencieusement les moments clés où Laurent a graduellement manifesté sa fatigue et son désarroi. Quand ces souvenirs sont trop à vif, Laura bascule du français à l'anglais...
Les cinq derniers plans découpent notre dialogue en champs contre-champs sur la culpabilité, la prémonition, le réseautage, l'utilité du cellulaire de Laurent à Paris et trois photos prises à Beijing dont elle me fait cadeau.
La description et le contenu de ces éléments sont notés sur des cartons; je pourrai un jour les ordonner à ma convenance. Peut-être constitueront-ils un bloc? À Pékin, plusieurs images m'ont été inspirées par le récit de Laura et pourraient le rythmer. La tentation est forte de jouer avec ces éléments maintenant; il n'est pas exclu que je revienne à cette intuition plus tard. Mais comme il me reste une douzaine d'heures d'autres témoignages à analyser et à découper, je dois surseoir à ce désir.
Nous avions commencé l'enregistrement devant la fontaine de Médicis, au jardin du Luxembourg; un gendarme nous a interrompu; nous n'avions pas d'autorisation. Nous devrions aller à la préfecture du Sénat nous en procurer une si voulions poursuivre. Il allait revenir dans "cinq minutes" et se disait prêt à dresser un procès- verbal si nous étions encore là. Laura n'avait qu'une heure de disponible.
Avec précipitation, il fallait chercher et trouver un autre endroit. Ce fut fait, mais je serais bien en peine aujourd'hui de le retracer. Ce très petit parc encastré dans un triangle de ruelles et d'une école primaire allait me fournir l'ambiance d'un échange fort émouvant dont je viens de tirer neuf plans. Ce sont les plus longs jusqu'à maintenant. Les quatre premiers retracent consciencieusement les moments clés où Laurent a graduellement manifesté sa fatigue et son désarroi. Quand ces souvenirs sont trop à vif, Laura bascule du français à l'anglais...
Les cinq derniers plans découpent notre dialogue en champs contre-champs sur la culpabilité, la prémonition, le réseautage, l'utilité du cellulaire de Laurent à Paris et trois photos prises à Beijing dont elle me fait cadeau.
La description et le contenu de ces éléments sont notés sur des cartons; je pourrai un jour les ordonner à ma convenance. Peut-être constitueront-ils un bloc? À Pékin, plusieurs images m'ont été inspirées par le récit de Laura et pourraient le rythmer. La tentation est forte de jouer avec ces éléments maintenant; il n'est pas exclu que je revienne à cette intuition plus tard. Mais comme il me reste une douzaine d'heures d'autres témoignages à analyser et à découper, je dois surseoir à ce désir.